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Sortie 67 ou l'exit d'une communauté
--> Ce long-métrage de Jéphté Bastien remue une plaie de la communauté noire
Après avoir noirci les pages des journaux, alimenté les clichés chez les Québécois, il restait le grand écran pour accueillir l'histoire des gangs de rue à Montréal. Sortie 67, c'est le nom du tout dernier long-métrage réalisé par Jéphté Bastien, un jeune Québécois d'origine haïtienne. Motivé par la mort de Taylor, 16 ans, son neveu mais le film raconte fictivement l'histoire d’un jeune métis dont le père québécois assassine la mère haïtienne. Et Jecko finira par adopter la rue et le milieu interlope. 67 est le numéro de la ligne d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM) et qui dessert le quartier Saint-Michel. Là, pas moins d'une centaine de communautés culturelles différentes grouillent, fourmillent, s'entassent dans cet espèce de bantoustan québécois. Comme pour la majorité des nouveaux arrivants, l'ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, y a vécu avec sa mère dans un modeste petit appartement. Il doit sûrement y avoir d'autres figures marquantes de cette communauté à avoir passé par là, ce quartier de tous les dangers comme le considère aujourd'hui. Tout comme Mme Jean d'autres ont sûrement réussi à s'en sortir du gouffre de la misère, la discrimination en emploi notamment et éviter du souffle les gangs. L'argent facile J'ai entendu le réalisateur cette semaine à «Dumont» sur V télé: «Les parents n'osent plus encourager leurs enfants à aller à l'école. Toi, tu es bardé de diplômes mais moi je fais plus d'argent que toi». C'est malheureusement vrai pour beaucoup de parents immigrants. Les gangs représentent le raccourci que prennent leurs enfants pour réussir pour survivre pour exister. Eux qui doivent parfois faire deux manufactures question d'arrondir les fins de mois trop carrés Mais si cela se confirmait, je devrais tirer la sonnette d'alarme face une dérive grave. Car, toutes les études le démontrent. Les jeunes Noirs ont un taux de diplomation plus élevé que la moyenne au Québec. Comme cette étude réalisée par le Centre de recherche interuniversitaire de Montréal sur l’immigration, l’intégration et la dynamique urbaine réalisée, en septembre 2005, autour de «La réussite scolaire des jeunes des communautés noires au secondaire»: «Les élèves des communautés noires présentent un taux de diplomation supérieur à celui de leurs pairs du secteur français. Après sept ans, celui-ci s’établit à 59,3 %, par rapport à 68 % pour l’ensemble de la population et 66,9 % pour les élèves issus de l’immigration. Ici encore, la situation des élèves d’origine africaine (68,9 %) est plus favorable que celle des élèves d’origine antillaise (58,3 %). On doit également noter que, si le taux de diplomation s’accroît selon le nombre d’années où l’élève est autorisé à poursuivre des études secondaires, soit de 49 % après cinq ans à 56,8 % après six ans, à l’opposé du secteur français, l’écart demeure constant avec l’ensemble de la population, soit autour de 10 points.» Pas d'équivalence Pourquoi est-ce qu'ils ne travaillent pas alors. Les études qu'ils ont réalisées ici même au Québec ne sont pas reconnues ou quoi. Tiens, je me souviens qu'une de mes amies, fille authentique de la belle province mais de parents haïtiens, qui a étudié en criminologie à l' Université d'Ottawa a eu toutes les peines du monde à se trouver un emploi. Il fallait qu'elle fasse l'équivalence de ses études. On parle ici des études qu'elle a effectuées à l'intérieur de la Fédération canadienne supposément unitaire. Pas dans une république de banane. Finalement je me dis que cette situation devient un peu comme la règle. Je ne suis pas le premier à en parler ici. Les intéressés, lorsqu'ils en ont l'occasion n'hésitent pas à remuer la plaie. Depuis au moins une quarantaine d'années des médias en parlent. Comme il y a plus d'une quarantaine d'années, le journaliste James Bamber menait son enquête pour peindre le visage sournois du racisme. Il est descendu dans la rue pour interroger ses concitoyens, pour sonder leur coeur et leurs reins, comme on dit.En 2001 encore l'émission Enjeux sur Radio-Canada calquait un reportage sur le sien «Aujourd'hui, des artistes noirs sont célèbres au Québec, voir même adulés. Il suffit de penser à des noms tels que Anthony Kavanagh, Grégory Charles et Luck Mervil. Au sommet de la réussite, il évoquent pourtant avec leur famille des incidents liés à la couleur de leur peau. Grégory Charles raconte par exemple qu'il a perdu un contrat parce qu'il est noir». Et donc Sortie 67 aura fait quoi comme effet de changement ou de guérison de cette maladie de la discrimination, du racisme.... Ecrit par Jean Numa Goudou, le Mercredi 3 Novembre 2010, 20:46 dans la rubrique "Actualités".
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