J'ai failli me mettre au sérum oral moi aussi en apprenant la nouvelle de l'épidémie de choléra en Haïti. Après une suite de cyclones ( catastrophe naturelle et politique ensemble) je n'avais plus de jus dans mon moral. Et de fait tout cela entamait ma santé psychologique.

 Même si la poche du virus était circonscrite dans l'Artibonite, la vitesse de propagation de cette maladie me faisait redouter le pire pour le pays. Jusque là le choléra avance à pas de tortue vers Port-au-Prince.

Environ 80 cas qui sommeillent ou déclarés  chez des individus, plus de 500 morts et environs 9000 hospitalisations. Haïti aura bien joué jusque là notamment grâce à la présence d'un certain nombre d'ONG qui élisent domicile dans ce pays. On parle de 900 environ.

 Et voilà que Tomas s'invitait dans le bal des malheurs de ce pays. Mais les morts n'étaient pas au rendez-vous de la presse internationale: une vingtaine et quelques disparus, mais beaucoup de dégâts matériels.

Les médias envisageaient toute sorte de scénario à Port-au-Prince, la capitale. Les vents escomptés ont viré tout bonnement. Dieu merci.

 Mais visiblement René Préval, le président haïtien, a été moins nonchalant cette fois. Il s'est déplacé en personne dans le grand sud, question de mobiliser, sensibiliser la population face au danger. Et tout ce menu est présenté sur un font d'élections le 28 novembre. Et comment...

 Après L'Artbonite, le grand nord est timidement atteint par la maladie. On rapporte au moins 80 cas dans la capitale.

 Et donc la population est aux aguets, se surveille, et disons-le, se préoccupe de la situation notamment à la suite de Tomas. Déjà confinée dans des tentes mal foutues, dans trois semaines elle est invitée aux urnes.

Qui osera sortir faire la queue pour aller déposer des bulletins pour qui. Il y a une semaine, Mirlande Manigat, en tête de trois sondages, dénonçait un plan macabre du parti au pouvoir (INITÉ) visant à provoquer des grabuges la veilles du vote afin de décourager les gens à aller voter. Ceci devrait favoriser des magouilles éventuelles selon elle.

Il faut croire aujourd'hui que ce plan est remplacé par le choléra. Car moi, personnellement, je ne sortirai pas prendre le risque de me contaminer dans les files de vote pour des politiciens, haïtiens, en plus.