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Gang à Montréal :Ti-Pon nie, mais «j’suis pas un saint»
--> 2 jours après le verdict du juge Jean-Pierre Bonin, Mathieu refait son procès dans les médias à Montréal.
Bernard Mathieu dit Ti-Pon, un Haïtien condamné par la justice canadienne pour « gangstérisme et trafic » nie toute implication dans les gangs. 2 jours après le verdict du juge Jean-Pierre Bonin, Mathieu refait son procès dans les médias à Montréal. De sa cellule de la prison de Bordeaux, Ti-Pon rejette sur les ondes de la radio haïtienne CPAM, les accusations de gangstérisme. À l’émission de libre tribune, «Face-à-face», Bernard Mathieu, se libère et avoue n’être pas si catholique que ça. «Moi je ne suis pas un saint, je vais être clair avec vous. Mais je ne suis pas un «gang de rue», je n’ai jamais fait partie d’un gang. La communauté haïtienne me connaît comme vendeur d’automobile», lance-t-il. Celui qui est présenté
par la justice canadienne comme le chef du gang de la rue Pelletier dans le
quartier Montréal-Nord, est très amer avec la police de Montréal. Bernard
Mathieu déplore des omissions flagrantes dans la preuve présentée par le
ministère public au juge Jean Pierre Bonin pendant les quatre mois de procès. Les adresses, les numéros
de téléphone, les heures et la provenance des 45 appels que la police dit avoir
piégés et écoutés seraient absents du dossier selon l’intéressé. Ti-Pon,
d’instruction moyenne, semble connaître mieux ses droits et avoir appris, un
peu, la loi au Canada. Il souligne en ondes que ces manquements dans le dossier
violent l’article 189.5 du code pénal. Le Service de police de
la ville de Montréal (SPVM), avait même installé et utilisé, pendant neuf mois,
des caméras de surveillance sur la rue Pelletier afin de pouvoir pincer Ti-Pon,
«mais aucune preuve vidéo n’a été présentée en procès», note l’homme de 35 ans.
«Le seul lien que j’avais avec la rue Pelletier, c’est un garage que j’y ai
loué pour exposer mes véhicules», argumente le condamné. Incarcéré depuis deux
ans, Mathieu s’apprête à faire appel de sa condamnation pour gangstérisme. Sur
les ondes, son lieutenant Jean-Yves Valbrun, dit «Infinity», s’en défend
également de ce chef d’accusation. Si Ti-Pon loue le travail réalisé par ses
avocats, notamment Clemente Monteroso, Infinity lui, les qualifie de vulgaire
ratés et de finissants en droit, qui, à leur jour de plaidoirie, sont passés à
coté de la plaque. Et à demi mot Jn-Yves
Valbrun juge même que la justice canadienne serait raciste. «Ils ont pris un
groupe de Noirs comme bouc émissaire pour criminaliser le gangstérisme au
Canada», lâche-t-il à « Face-à-face ». Valbrun et Mathieu ont
par ailleurs déploré en ondes le manque de soutien de la communauté haïtienne
de Montréal face aux soubresauts de la clameur publique québécoise. Ti-Pon
dénonce aussi le fait que le système carcéral canadien ne vienne pas en aide
aux membres de gang de rue en prison qui généralement sont des Noirs.
«Regardez, j’ai deux ans en prison j’aurais aimé faire un Baccalauréat, il n’y
a pas d’école pour nous, mais pour d’autres il y en a», se plaint-il. 24 personnes ont été
arrêtées par la police pour gangstérisme. Toutefois seulement 15 ont été en
procès. 14 d’entre eux sont d’origine haïtienne, l’autre, Valter Fernandez, est
de race blanche. Les résidents permanents, Bernard Mathieu, Jean-Yves Valbrun
et Célonie Mervilus risquent, après avoir purgé leur peine au Canada, la
déportation vers Haïti. Ecrit par Jean Numa Goudou, le Vendredi 26 Janvier 2007, 04:47 dans la rubrique "Actualités".
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